Grégoire DavidChercheur à l'Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/ENSC Rennes/Université de Rennes/INSA Rennes)
La recherche de Grégoire David s’articule autour de la description des phénomènes magnétiques en théorie de la structure électronique. Il effectue sa thèse (2015-2018) à Marseille à l’Institut de Chimie Radicalaire sous l’encadrement de Nicolas Ferré où il développe une méthodologie novatrice en théorie de la fonctionnelle de la densité pour étudier les couplages magnétiques, propriété fondamentale du magnétisme moléculaire. Il rejoint ensuite le groupe d’Andrew Teale à l’Université de Nottingham dans le cadre de l’ERC topDFT (2019-2022) pour travailler sur la description des atomes et molécules sous l’effet de champs magnétiques ultra-intenses. Via l’obtention d’une bourse Marie Skłodowska-Curie Action COFUND Bienvenüe, cofinancée avec la région Bretagne (2022-2024), Grégoire commence son activité au sein de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (ISCR) pour étendre le domaine d’application de ses développements sur l’étude des couplages magnétiques. Il continue ensuite son activité de recherche au sein de l’ISCR en travaillant sur l’étude théorique des propriétés magnétiques de molécules-aimants à base de lanthanide avec Boris Le Guennic (2024-2025) avant d’y être recruté comme chargé de recherche au CNRS (2025).
En 2025, il est lauréat d'une bourse ERC Starting pour son projet BRUNCH (Broken symmetries in relativistic quantum chemistry)
Le développement des technologies de demain repousse sans cesse les limites de l’utilisation de la matière, comme en témoigne l’émergence de la spintronique ou des technologies quantiques. Pour ces dernières, l’exploitation des propriétés magnétiques des molécules-aimants et des matériaux multifonctionnels constitue l’une des stratégies les plus prometteuses, tirant parti de la grande versatilité de la chimie. Ces propriétés deviennent particulièrement intéressantes lorsque les effets relativistes entrent en jeu, ce qui place, depuis une trentaine d’années, les complexes à base d’éléments f au centre de nombreuses recherches.
La chimie théorique a permis des avancées majeures dans la compréhension du magnétisme moléculaire. Toutefois, elle se heurte aujourd’hui à la complexité croissante de systèmes de plus en plus étendus, associés à des phénomènes physiques toujours plus subtils. Pour dépasser les limitations liées à la taille des systèmes, la théorie de la fonctionnelle de la densité (DFT) s’impose comme l’approche la plus adaptée, comme en attestent ses nombreux succès dans divers domaines de la chimie. Cependant, cette méthode montre ses limites lorsqu’il s’agit de décrire avec précision des systèmes magnétiques, notamment en présence d’effets relativistes marqués. BRUNCH ambitionne de faire de la DFT un nouveau standard pour l’étude du magnétisme moléculaire, en élaborant un nouveau cadre théorique spécifiquement conçu pour le contexte relativiste. Dans cette optique, BRUNCH propose de développer une boîte à outils méthodologique innovante en chimie quantique relativiste, ouvrant un accès inédit au calcul des propriétés magnétiques et de luminescence.