Médaille de cristal 2025 : Aurélie Hirschler, spécialiste de l’analyse des protéines
Aurélie Hirschler, assistante ingénieure à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg, est spécialiste de l’analyse des peptides et protéines. Le développement d’une méthode de préparation des immunopeptides pionnière, lui vaut la médaille de cristal 2025 du CNRS.
Après un DUT en génie biologique et une licence professionnelle en génétique, Aurélie Hirschler est recrutée par l’Université de Strasbourg en tant qu’assistante ingénieure en 2015 au sein de l’équipe Spectrométrie de masse bioorganique (LSMBO) de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC) [1]. Elle y développe ses spécialités : la protéomique et depuis deux ans l’immunopeptidomique. Cette dernière consiste à analyser les peptides présentés à la surface des cellules par les molécules du complexe majeur d’histocompatibilité. Basée sur la spectrométrie de masse, l’immunopeptidomique permet d’identifier des cibles diagnostiques et thérapeutiques et de nombreux espoirs pour la médecine personnalisée reposent sur cette méthode.
« L’immunopeptidomique, en particulier, pose de nombreux challenges », détaille Aurélie Hirschler. « En effet, contrairement à la protéomique classique, les immunopeptides présentent des contraintes particulières que ce soit au niveau de leur abondance, leur nature, leur taille ou leur charge, ce qui complexifie leur identification dans les échantillons. » Pour relever ce défi, l’assistante ingénieure s’est alors attelée, fin 2023, au développement d’un protocole de préparation des immunopeptides, incluant la mise en place d’une salle de culture cellulaire, en amont de leur analyse sur des spectromètres de masse les plus sensibles. Avec, à la clé, une maîtrise d’un bout à l’autre du processus, ce qui fait de l’équipe LSMBO une pionnière en France. Ces efforts valent à Aurélie Hirschler la médaille de cristal du CNRS.
Et pour la suite ? L’assistante ingénieure espère pouvoir appliquer cette méthode à d’autres projets de recherche. Et également continuer la collaboration autour de l’intelligence artificielle et du machine learning avec une équipe belge qui a permis d’améliorer le traitement des données. À titre personnel, l’assistante ingénieure apprécie son environnement de travail dynamique qui lui permet de continuer à évoluer : en 2024, elle a ainsi validé un master en sciences analytiques. « Je ne pensais pas que je serais toujours là dix ans après mon arrivée à l’IPHC. Mon métier est devenu une véritable passion ! », se réjouit Aurélie Hirschler.