Prix de l’Académie des sciences 2022 : près de 50 lauréats liés au CNRS dont 7 pour l'Institut de chimie

Distinctions

L'Académie des sciences remet chaque année près de quatre-vingt prix couvrant l'ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu'appliqués. Cette année, de nombreux prix impliquent des chercheurs CNRS ou rattachés à ses unités mixtes de recherche (UMR), dont 7 pour l'Institut de chimie.

Paola ARIMONDO, lauréate du Prix Seqens de l’Académie des sciences (6 000 €)
Paola B. Arimondo est directrice de recherche, Unité chimie biologique épigénétique (CNRS/Institut Pasteur) à l'Institut Pasteur. Elle s'intéresse aux modifications épigénétiques et leurs implications dans les maladies. Avec son équipe, elle développe des molécules capables de les inhiber. Son travail a ouvert une nouvelle voie avec la synthèse des premiers inhibiteurs bisubstrats de la méthylation de l'ADN et leur utilisation pour reprogrammer les cellules cancéreuses et bloquer les infections par les pathogènes. Avant son recrutement à l'Institut Pasteur, elle a dirigé l'unité de ciblage épigénétique du cancer, un laboratoire public-privé entre le CNRS et les laboratoires Pierre Fabre à Toulouse.

Marc MAUDUIT, lauréat du Prix Minafin (5 000 €)
Directeur de recherche CNRS, Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/Université de Rennes 1/École Nationale supérieure de chimie de Rennes. La recherche de Marc Mauduit se situe dans le domaine de la catalyse organométallique pour une chimie durable. Il s’intéresse notamment à la conception de ligands ancillaires carbéniques innovants, aisément accessibles et modulables, qui confèrent aux métaux de transition des propriétés inédites. Ainsi, son équipe développe des procédés catalytiques éco-efficients capables de transformer la biomasse en molécules d’intérêts ou de produire des édifices moléculaires complexes contenant divers motifs chiraux.

Christelle HUREAU-SABATER, lauréate du Prix Fédération Gay Lussac - Académie des sciences pour la chimie au cœur des enjeux de la société (2 500 €) avec Clotide Policar
Christelle Hureau-Sabater est directrice de recherche au CNRS au Laboratoire de chimie de coordination (LCC - CNRS/) et Clotilde Policar est professeure au Laboratoire des biomolécules  (CNRS/ENS-PSL/Sorbonne Université) du département chimie de l’École Normale Supérieure-PSL. Passionnées par le rôle des cations métalliques dans le vivant, Christelle Hureau-Sabater et Clotilde Policar se sont illustrées en chimie bio-inorganique : Christelle Hureau-Sabatier en lien avec des pathologies amyloïdes et Clotilde Policar dans la lutte contre le stress oxydant et l’imagerie des métaux en contexte biologique. Christelle Hureau-Sabatier a démontré l’importance des ions cuivre et zinc dans les processus de stress oxydant et d’auto-assemblage peptidique liés à Alzheimer et développe des approches thérapeutiques : agents captant les ions cuivre et de modulation de la formation d’amyloïdes. Clotilde Policar développe des anti-oxydants catalytiques inspirés de métalloenzymes avec des perspectives thérapeutiques, et des métallosondes pour des imageries non conventionnelles. Le travail de son équipe est pluridisciplinaire : chimie, biologie cellulaire, approches physiques et analytiques. Elles partagent avec enthousiasme leur science au travers de nombreuses actions (conférences grand public, théâtre scientifique, expérimentations pour le jeune public) et s’impliquent dans diverses responsabilités à l'échelle nationale et internationale, notamment dans les associations nationales et internationales de leur discipline (FrenchBIC et SBIC ).

Clotilde POLICAR, lauréate du Prix Fédération Gay Lussac - Académie des sciences pour la chimie au cœur des  enjeux de la société (2 500 €) avec Christelle HUREAU-SABATER
Christelle Hureau-Sabater est directrice de recherche au CNRS au Laboratoire de chimie de coordination (CNRS/INP Toulouse/Université Toulouse III-Paul Sabatier/Inserm) et Clotilde Policar est professeure au Laboratoire des biomolécules  (CNRS/ENS-PSL/Sorbonne Université) du département chimie de l’École Normale Supérieure-PSL. Passionnées par le rôle des cations métalliques dans le vivant, Christelle Hureau-Sabater et Clotilde Policar se sont illustrées en chimie bio-inorganique : Christelle Hureau-Sabatier en lien avec des pathologies amyloïdes et Clotilde Policar dans la lutte contre le stress oxydant et l’imagerie des métaux en contexte biologique. Christelle Hureau-Sabatier a démontré l’importance des ions cuivre et zinc dans les processus de stress oxydant et d’auto-assemblage peptidique liés à Alzheimer et développe des approches thérapeutiques : agents captant les ions cuivre et de modulation de la formation d’amyloïdes. Clotilde Policar développe des anti-oxydants catalytiques inspirés de métalloenzymes avec des perspectives thérapeutiques, et des métallosondes pour des imageries non conventionnelles. Le travail de son équipe est pluridisciplinaire : chimie, biologie cellulaire, approches physiques et analytiques. Elles partagent avec enthousiasme leur science au travers de nombreuses actions (conférences grand public, théâtre scientifique, expérimentations pour le jeune public) et s’impliquent dans diverses responsabilités à l'échelle nationale et internationale, notamment dans les associations nationales et internationales de leur discipline (FrenchBIC et SBIC ). (a lire aussi ici)

Marie-Liesse DOUBLET, lauréate du Prix Philippe A. Guye (3 000 €)
Directrice de recherche à l’Institut Charles Gerhardt (CNRS/Université de Montpellier/École nationale supérieure de chimie de Montpellier). Marie-Liesse Doublet développe des approches théoriques originales, basées sur les concepts de liaisons chimiques et de structures électroniques pour comprendre et prédire les propriétés physico-chimiques des matériaux périodiques. Cette chimie conceptuelle a permis la découverte de matériaux innovants et a contribué à faire de l’outil théorique un véritable allié de la science expérimentale dans le domaine du stockage électrochimique de l'énergie.

Jean-François GUILLEMOLES, lauréat du Prix Ivan Peychès (3 000 €)
Directeur de recherche  CNRS, responsable de l’unité mixte de recherche de l’Institut photovoltaïque d’Île-de-France (IPVF - CNRS/École polytechnique/Chimie ParisTech/IPVF SAS) dont les recherches sont dédiées à l’utilisation de l’énergie solaire. Ses travaux ont permis des avancées sur des concepts à haut rendement pour la conversion de l'énergie solaire, la synthèse de nouveaux matériaux et l’ingénierie de leurs interfaces, des techniques de caractérisation basées sur la luminescence, la modélisation de matériaux et dispositifs photovoltaïques et la proposition de nouvelles applications pour le photovoltaïque. Il est auteur/coauteur de plus de quatre cents publications (articles à comité de lecture, chapitres de livres, brevets, actes…).

Christophe BOISSON, lauréat du Prix Aymé Poirson (3 000 €)
Directeur de recherche CNRS au Laboratoire Catalyse, Polymérisation, Procédés et Matériaux (CP2M - CNRS, CPE Lyon, Univ.Lyon1) Christophe Boisson a reçu sa thèse de doctorat de l’Université Paris-Sud en 1996. Il a été recruté en tant que Chargé de Recherche au CNRS dans le Laboratoire de Chimie et Procédés de Polymérisation pour développer la catalyse de polymérisation des oléfines et des diènes conjugués. Il a été nommé directeur de recherche en 2008. Depuis 2019, il dirige le laboratoire commun ChemistLab regroupant l’entreprise Michelin, le laboratoire Catalyse, Polymérisation, Procédés et Matériaux et l’Institut de Chimie et Biochimie Moléculaires et Supramoléculaires. Ses principales réalisations concernent la découverte de nouveaux élastomères nommés EBR (Ethylene Butadiene Rubber) en collaboration avec Michelin et le développement du concept de supports activateurs pour la conception de catalyseurs métallocènes supportés pour la polymérisation des oléfines dans des procédés hétérogènes.

Olivier SOPPERA et Hsiao-Wen ZAN, lauréats 2022 du grand prix scientifique franco-taïwanais

Le prix franco-taïwanais, décerné par le Conseil national de la science et la technologie de Taiwan et l’Académie des sciences, récompense et encourage un binôme scientifique franco-taïwanais pour sa contribution scientifique dans un domaine d’intérêt pour les deux régions.
Le prix Franco-Taiwanais 2022 a été attribué conjointement à Olivier SOPPERA, directeur de recherche au CNRS à l’Université de Haute-Alsace à Mulhouse et Hsiao-Wen ZAN, professeur à l’Université National Yang Ming Chiao à Taiwan en reconnaissance de leurs travaux sur le laser pour la formation de détecteurs à base d’oxide de métaux destinés au dépistage et au suivi pour l’amélioration de la santé.
Olivier SOPPERA et Hsiao-Wen ZAN ont étudié et optimisé les interactions entre le matériau et la lumière à l’échelle nanométrique pour préparer des nanocomposites fonctionnels. Leurs recherches de nature fondamentale ont conduit à la préparation de détecteurs chimiques ou physiques pour la santé, le sport et de manière générale le bien-être de la population comme la détection l’ammoniac dans l’haleine de malades du rein. Cette collaboration de très grande qualité, entre deux groupes ayant des compétences complémentaires (nanofabrication et détecteurs pour le diagnostic médical), initiée il y a 12 ans, se poursuit très activement ces dernières années. Cette collaboration est par ailleurs exemplaire par le nombre de doctorants formés par les deux partenaires.