Hommage au Professeur Maurice Gross

Maurice Gross a été un chimiste très investi dans le rapprochement du CNRS avec l’Enseignement supérieur et a pesé dans l’évolution du paysage de la recherche, tant sur le plan régional, que national. Il a conseillé plusieurs ministres. Il s’est éteint le 8 novembre 2021 à l’âge de 79 ans. L’INC revient sur les grandes étapes de son parcours.

La recherche et l’enseignement auront été au cœur des préoccupations de Maurice Gross. Titulaire d'un doctorat d'Etat de chimie, professeur des universités, il a d’abord occupé de nombreuses fonctions locales telles que, directeur de l’IUT Robert Schuman (1975-1983), vice-président de l’Université Strasbourg III (1976 à 1990), conseiller scientifique de Marcel Rudloff alors président de la Région Alsace, ce qui ne l’a pas empêché de mener des initiatives internationales en contribuant au montage et au développement de la société SFERE dédiée à l'exportation des savoir-faire d'enseignement vers l'étranger.

En 1994, il a été nommé directeur des relations avec l'enseignement supérieur du CNRS, jusqu’en 2001. Les liens entre le CNRS et l’Université se sont renforcés sous son impulsion. A cette époque, il dirigeait depuis 21 ans une unité mixte de recherche de l’université de Strasbourg 1-Louis Pasteur, « Électrochimie et chimie physique », associée au CNRS et le Laboratoire d’Electrochimie et de chimie physique du corps solide, ce qui l’a aidé à comprendre finement le fonctionnement du paysage de la recherche.

Son expertise lui a d’ailleurs valu de conseiller certains ministres chargés de la Recherche, de mai 2002 à avril 2006. Il a été, entre autres, conseiller au cabinet de Claudie Haigneré au ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies, puis conseiller pour la Recherche au cabinet de François d'Aubert, ministre délégué à la Recherche. En 2006, il revient au CNRS pour conseiller le directeur général du CNRS sous le mandat de la présidente Catherine Bréchignac.

Sa carrière scientifique et son action au service de la communauté ont été soulignées par des distinctions comme sa nomination en tant que Chevalier de la Légion d’Honneur (1999), Commandeur de l'Ordre des Palmes Académiques (2006) et en tant qu'Officier de l'Ordre National du Mérite (2007).

Jean Weiss, actuel directeur de l’Institut de chimie de Strasbourg, qui avait rejoint son laboratoire en 1988, témoigne de son ouverture d’esprit : « Maurice Gross m’a immédiatement accordé, en plus de sa confiance, une liberté scientifique qui n’était pas courante lors des recrutements des chargés de recherche au CNRS dans les années 80.»