Disparition de Bernard Rousseau, ancien Chef du Service de Chimie Bioorganique et de Marquage au CEA/Paris-Saclay

Hommages

Bernard Rousseau nous a quittés subitement le 16 avril 2021 d’un arrêt cardiaque, il avait 67 ans l'INC souhaite lui rende hommage

Diplômé de l’Ecole Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon, Bernard Rousseau entre au CEA en 1979 pour y effectuer une thèse sur le thème du marquage au carbone 14 et au tritium des dérivés de l’acide mévalonique, thèse soutenue en 1982 sous la direction de Louis Pichat. Il est alors recruté au Laboratoire de Marquage au Tritium dont il devient rapidement le responsable. En 2007, il est promu chef du Service de Chimie Bioorganique et de Marquage et prend la suite de Charles Mioskowski, fonction qu’il assumera jusqu’en 2015. Sous son impulsion et grâce à son côté visionnaire, les activités scientifiques et notamment celles liées au marquage isotopique ont connu un essor considérable. Parmi ses contributions les plus notables, on pourra retenir les nombreuses voies de synthèses permettant le marquage de médicaments tels les stéroïdes ou le taxol, la synthèse du plus petit objet moléculaire chiral (méthyle), le développement de la RMN du tritium pour la mesure de distances interatomiques et le développement de nouvelles méthodes de tritiation par activation C-H. Son activité scientifique ne s’est pas limitée au marquage isotopique mais s’est étendue à de nombreux autres champs disciplinaires comme les cages moléculaires pour l’imagerie du xénon hyperpolarisé. Au cours de sa longue et riche carrière, Bernard a publié plus de 120 articles et a formé un très grand nombre d’étudiants, à qui il a su transmettre sa passion pour la science. La plupart d’entre eux ont accédé à des postes de responsabilité dans l’industrie ou la recherche académique.

On ne peut évoquer la mémoire de Bernard Rousseau sans parler de l’homme lui-même. Bernard savait créer autour de lui une ambiance fraternelle et chaleureuse. Dévoué à son unité de recherche et à son personnel, il dégageait au quotidien une énergie et un enthousiasme communicatifs. C’était un plaisir que de travailler avec lui tant sa bonne humeur et son optimisme irradiaient.

Au-delà de l’immense tristesse, sa disparition est une perte intellectuelle et humaine considérable pour tous ceux qui ont eu la chance de le connaître et de le côtoyer. Il laisse derrière lui un héritage et une dynamique scientifiques que ses collègues auront à cœur d’entretenir et de faire perdurer.

Source : texte publié sur LifeSciences Université Paris-Saclay

Contact

Stéphanie Younès
Responsable Communication - Institut de chimie du CNRS