Décès de Bernard Trémillon, Directeur de Chimie ParisTech-PSL de 1992 à 1996

Hommages

C’est avec une profonde tristesse, que nous avons appris la disparition de Bernard Trémillon, le 9 avril dernier, à l’âge de 93ans.

Ancien élève de l’ESPCI (promo 1954), Bernard Trémillon était ingénieur chimiste spécialiste de l’électrochimie et de la chimie en solution. Il a soutenu son doctorat en 1959 sous la direction du professeur Gaston Charlot à la Sorbonne. Il dispensa par la suite à la Faculté des sciences de Paris des cours en chimie analytique et intégra l’École Nationale Supérieure de Chimie de Paris en 1966 pour y enseigner la chimie analytique et l’électrochimie jusqu’à 1995. Il était aussi à la même époque (à partir de 1967) professeur à l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN) de Saclay. Lorsque le DEA de chimie analytique est créé, en octobre 1960, sous l’égide à la fois de la Faculté des sciences de Paris et de l’INSTN, il seconde Gaston Charlot, le directeur de cette formation doctorale, jusqu’à la retraite de celui-ci en 1975 et prend sa succession comme directeur de la formation de 1975 jusqu’en 1995. Bernard Trémillon devient Directeur des études à l’école de 1988 à 1992. Il a été ensuite nommé Directeur en avril 1992 où il exercera un mandat avant de prendre sa retraite.

Scientifique brillant et reconnu par de nombreuses distinctions, la grande majorité de ses travaux relèvent du domaine de l'énergie (travaux reliés au captage de l'énergie solaire, au stockage et au transport d’énergie par des sels fondus caloporteurs, par des batteries thermoamorçables, etc.) et de celui des économies d'énergie et de matières premières (travaux portant sur les effets catalytiques et la conception de nouveaux modes de traitement de matières minérales ou organiques). L'élaboration électrochimique de matériaux pour les technologies modernes (notamment, des semi-conducteurs, des alliages métalliques à base de terres rares) a constitué également une voie de recherche fructueuse. La démarche qu’il a suivie a été largement inspirée par la formation initiale de chimie analytique qu’il a introduite dans l’enseignement universitaire et sa vision très élargie de cette discipline a été le catalyseur d’une évolution thématique qui a conduit Bernard Trémillon à développer aussi bien des travaux relatifs aux méthodes de séparation fine que des travaux concernant, soit les matériaux modernes, soit la conception de nouveaux procédés de synthèse. Le volet principal de ses travaux se situe donc dans le domaine de l'électrochimie, dont il a fait sa principale discipline d'appartenance depuis la création en janvier 1974 de son Unité de recherche associée au CNRS « Électrochimie analytique et appliquée » dont il a ciblé l'activité sur les deux objectifs (i) l'exploitation des méthodes de l'électrochimie (analytique) pour l'acquisition de connaissances fondamentales, souvent requises pour apporter des solutions à des problèmes d'ordre industriel (aspect « analytique ») et (ii) l'exploitation de l'électrochimie pour concevoir de nouvelles solutions techniques dans l'industrie ou participer à leur développement (aspect « appliqué »), avec la préoccupation essentielle de définir des conditions optimales de mise en œuvre des processus envisagés.

Cette activité de recherche s’est concrétisée par la publication d’environ 170 articles et de 6 livres (avec traduction en plusieurs langues) et par la soutenance de 130 thèses de doctorat dirigées ou codirigées par Bernard Trémillon. Il a aussi reçu diverses distinctions honorifiques en France et à l’étranger (la médaille d’argent du CNRS (1968), le prix Raymond Berr attribué par le Conseil de la Société chimique de France (1981), la Grande médaille Michel Perret attribuée par la Société d'encouragement pour l'industrie nationale (1985), la chaire Bruylants de l’Université catholique de Louvain (UCL) (1987), la médaille d’or de la Consolidated Gold Fields attribuée par l'Institution of Mining and Metallurgy de Grande-Bretagne (1988), Officier de l'Ordre des palmes académiques).

Pour celles et ceux qui l’ont connu, Bernard Trémillon laissera le souvenir d'un homme souriant, agréable dont l’engagement pour l’école fut sans faille.

Contact

Stéphanie Younès
Responsable Communication - Institut de chimie du CNRS
Anne-Valérie Ruzette
Chargée scientifique pour la communication - Institut de chimie du CNRS
Christophe Cartier dit Moulin
Chercheur à l'Institut parisien de chimie moléculaire & Chargé de mission pour la communication scientifique de l'INC