Chimie durable : un congrès pour "booster" l'éco-conception

Entretiens Chimie verte

Réunir les plus éminents scientifiques de la chimie durable pour faire accélérer l’émergence de solutions éco-conçues, toujours plus performantes et respectueuses de l’environnement : c’est l’ambition de l’International Symposium of Green Chemistry, l’ISGC. Pensé comme une plate-forme interdisciplinaire, l’ISGC décloisonne les sphères publiques et privées et offre aux scientifiques l’opportunité de partager leurs connaissances, de la recherche fondamentale jusqu’au développement industriel. Tous les deux ans, des centaines d’experts sont ainsi invités à échanger et débattre des futurs défis de la chimie. François Jérôme, directeur de la fédération Increase qui pilote aujourd’hui l’organisation de l’événement, nous éclaire sur les ambitions de ce rendez-vous résolument tourné sur l’innovation collaborative public/privé.

La marque de fabrique de l’International Symposium of Green Chemistry est clairement la mise en relation des chercheurs et des industriels. Qu’en attendez-vous ?


François Jérôme : Effectivement, ISGC-2017 a réussi le pari de réunir plus de 800 participants de tous horizons, pour échanger sur les dernières avancées dans le domaine de la chimie durable. La rencontre des deux mondes – académique et industriel – a concrètement abouti à la co-définition de critères et recommandations à prendre en compte dès le début d’un programme de recherche pour accélérer l'émergence de produits éco-conçus sur le marché.

 


D’après vous, quels leviers expliquent l’essor de la chimie verte – ou chimie durable – observé depuis une dizaine d’année ?


F.J. : L’augmentation exponentielle de la population sur terre et la prise de conscience de l’impact de l’activité humaine sur la planète, avec le réchauffement climatique notamment, nécessitent de concevoir une nouvelle approche de la chimie, avec le développement de nouveaux procédés plus économes en énergie, à plus faible empreinte écologique et plus sécuritaires. 
A l’expression « chimie verte », je préfère les termes « chimie durable » qui englobent les problématiques énergétiques, environnementales,sociétales ainsi que les performances techniques et économiques des produits et outils développés..

 


Quels ont été les thèmes les plus représentés à l’ISGC -2017 ?


F.J. : Près de 40% des communications sont clairement orientées vers la conversion de la biomasse : la matière organique d’origine végétale, animale, mais aussi les bactéries et les champignons. Connue jusqu’à présent dans le secteur de l’énergie, la biomasse contient de nombreuses molécules d’intérêt que les chimistes sont aujourd’hui capables de séparer et de transformer : des sucres principalement, mais aussi des huiles, des composés aromatiques, des acides aminés qui entrent aujourd’hui dans de nombreuses formulations.

 

Quelles orientations prévoyez-vous déjà pour la prochaine édition 2019 ?


F.J. : L’organisation du congrès sera comme cette année pilotée par Increase, le consortium international sur l’éco-conception et les ressources renouvelables, hébergé par le CNRS. En 2019, une place particulière sera certainement réservée aux start-ups qui pourront valoriser leurs innovations auprès des grands groupes industriels à la recherche de technologies « de rupture ». L’ouverture du congrès au grand public est également un sujet qui nous tient à cœur. Générer de l’enthousiasme face à l’avenir prometteur de la chimie engagée dans la transition écologique pourra se traduire concrètement par une exhibition » sur un projet qui mobilisera les foules mais chut… c’est en off !

 

Rendez-vous du 13 au 17 mai 2019 à La Rochelle pour la 4ème édition du congrès de la chimie durable

www.isgc-symposium.com

Contact

Sophie Félix
Chargée de communication
Stéphanie Younès
Responsable Communication - Institut de chimie du CNRS
Christophe Cartier dit Moulin
Chercheur à l'Institut parisien de chimie moléculaire & Chargé de mission pour la communication scientifique de l'INC