Médaille de cristal : Fabien Schnell, une carrière au service de la science et de la défense
Fabien Schnell, ingénieur en instrumentation scientifique et pyrotechnie à l’UAR Nanomatériaux pour les Systèmes Sous Sollicitations Extrêmes (CNRS/ISL), est récompensé par la médaille de cristal du CNRS pour ses travaux sur la pyrotechnie.
À 48 ans, Fabien Schnell incarne une figure peu commune au sein du CNRS : ingénieur d’études, il est aujourd’hui le seul agent du CNRS affecté à l’Institut franco-allemand de recherche de Saint-Louis (ISL), une structure sous tutelle conjointe de la Direction Générale de l’Armement (DGA) et de son homologue allemande. Un poste unique à plus d’un titre, dans un laboratoire entièrement dédié aux matériaux énergétiques, autrement dit aux explosifs et poudres propulsives.
Spécialiste de la microscopie électronique à balayage (MEB), Fabien Schnell développe et adapte des techniques pour observer des substances extrêmement sensibles : des explosifs réduits à l’échelle nanométrique. « Imaginez que la lumière soit une boule de bowling, et que ce qu’on cherche à voir, ce soit une bille. Vous n’arriverez pas à "palper", à voir, une bille avec une boule de bowling. Pour ça, on utilise des électrons. », détaille l’ingénieur. Mais son rôle va au-delà de la science : il est aussi garant de la sécurité du laboratoire, formateur et pilier administratif. Un homme-orchestre au service de la stabilité d’un laboratoire sensible.
En 2025, il est distingué par la médaille de cristal du CNRS. Non pas uniquement pour ses contributions scientifiques, mais aussi pour son rôle de formateur, de médiateur et de gardien de la continuité au sein de son unité.
Fabien Schnell forme ses collègues du site à la sécurité pyrotechnique, tout en poursuivant ses travaux sur les nanomatériaux. Dans un contexte international tendu, la recherche en pyrotechnie regagne du terrain. « Aujourd’hui, on nous demande des matériaux très efficaces, très réactifs. On sent bien que les enjeux liés à la défense redeviennent centraux », souligne-t-il, conscient de la portée de ses recherches. Malgré les défis, Fabien Schnell reste profondément attaché à son laboratoire, où il se sent à sa place : « J’ai l’impression d’être à l’endroit où je dois être et de faire ce que je dois faire. Je suis très content d’être ici. »