Le projet GalEnt porté par Didier Dubreuil, enseignant-chercheur au CEISAM, lauréat du Prix "Défi médical en oncologie »

Distinctions

En accompagnant spécifiquement la phase précoce de maturation, MATWIN propose un programme accélérateur construit pour maximiser le potentiel de transfert de l’innovation en oncologie. En s’appuyant sur l’écosystème en place sur le territoire (Inca, ARC, cancéropôles, SIRIC, structures de valorisation, pôles, etc.) et le réseau préclinique et clinique d’Unicancer, MATWIN sélectionne et accompagne des projets de recherche d’excellence en oncologie à fort potentiel de développement. L’accompagnement proposé permet d’accroître l’attractivité industrielle de ces projets de façon accélérée.
Ce prix a été remis par la fondation ARC lors de la convention Meet2Win 2022 - MATWIN (12 et 13 Mai 2022 - cité mondiale de Bordeaux).

Le projet GalEnt* vise à instaurer, ou réinstaurer, la réponse immunitaire anticancéreuse dans le microenvironnement des tumeurs selon un nouveau concept thérapeutique « Antibody Drug Immuno-Conjugates - ADIC ». Dans l’évolution des thérapies anticancéreuses, l’immunothérapie s’est récemment imposée comme l’une des approches les plus prometteuses pour une thérapie ciblée.  Aujourd’hui le nouveau challenge qui s’impose à la recherche médicale est de restaurer la réponse immunitaire anticancéreuse dans un contexte où l’un des principaux mécanismes de résistance aux thérapies est pour partie la défaillance du système immunitaire bloqué par des facteurs immuno-suppresseurs d’origine tumorale.

La nouveauté de l’approche repose sur l’association d’anticorps monoclonaux avec un stimulateur du système immunitaire de la famille des galactosylcéramides anticipant les actions combinées de la capacité antitumorale intrinsèque de l'anticorps vecteur avec celle d’une puissante activation d’une sous-classe de lymphocytes T appelée iNKTs (Invariant Natural Killer Cells), un effecteur clé de la réponse immunitaire,.

Pour preuve de concept, les scientifiques ont associé par lien chimique un puissant immunostimulant des iNKTs dérivé de la famille des glycosylcéramides (un glycolipide extrait d’une éponge marine) au cétuximab, un anticorps utilisé dans le traitement des  cancers du côlon et de la sphère ORL. L’objectif est d’utiliser les propriétés de ciblage sélectif de l’anticorps pour les tumeurs EGFR+ pour délivrer l’immunostimulant des iNKTs jusque dans les cellules tumorales après une internalisation. Ils ont ainsi mis en évidence qu’après sa vectorisation dans la cellule tumorale, la performance de notre composé immunostimulant permettait à la cellule tumorale d’assurer, elle-même, sa présentation, via une molécule présentatrice spécifique des iNKTs, pour les recruter malgré leur faible taux dans l’environnement tumoral. La stimulation qui en résulte conduit à la production de cytokines et chimiokines et consécutivement à la maturation d’effecteurs de la réponse immunitaire anticancéreuse (macrophages, cellules dendritiques etc…) au plus proche de l’environnement tumoral. 

Les cibles potentielles sont les cancers épithéliaux EGFR positif (côlon, ORL, bronchique, estomac, œsophage, pancréas, sein, col utérin,…) dont le ciblage ne dépend dès lors que de l’anticorps vecteur qui leur est dédié. 

* Le projet GalEnt résulte d’une collaboration entre 3 équipes de recherche nantaises : « Symbiose » (Pr. D. Dubreuil, CEISAM, UMR-CNRS 6230), « Modulation des réponses immunes et inflammatoires » (Dr. J. Le Pendu, INCIT UMR-INSERM 1302,) et le Pr. J-Y Douillard, Oncologue Médical (Institut de Cancérologie de l’Ouest). Après avoir été soutenu par Merck Heath Care dans sa phase initiale, le projet fait actuellement l’objet d’une maturation par la SATT Ouest valorisation. Deux ingénieurs d’étude SATT, Dr. A. Patinec (biologiste) et Dr. R. Gealageas (Chimiste), renforcent actuellement le consortium.

Contact

Stéphanie Younès
Responsable Communication - Institut de chimie du CNRS
Anne-Valérie Ruzette
Chargée scientifique pour la communication - Institut de chimie du CNRS
Christophe Cartier dit Moulin
Chercheur à l'Institut parisien de chimie moléculaire & Chargé de mission pour la communication scientifique de l'INC