Traquer les nouvelles substances psychoactives : la RMN en renfort de la police

Résultats scientifiques

Les nouvelles substances psychoactives (NSP) sont des molécules dérivées de drogues connues dont la structure est légèrement modifiée pour échapper à la réglementation. Depuis 2013, plus de mille nouvelles molécules ont inondé le marché européen ce qui en fait une menace pour la santé publique.

Dans le cadre du projet DEVIL_INSID, porté par Jonathan Farjon (voir A), les chimistes spécialisés en analyse du laboratoire Chimie et interdisciplinarité : synthèse, analyse, modélisation (CEISAM – CNRS/Nantes Université) et le Laboratoire de police scientifique (LPS) du service national de police scientifique ont réussi à caractériser et quantifier en mélange ces substances nocives voire mortelles.

Le CEISAM a permis de combiner des développements de méthodes de Résonance Magnétique Nucléaire (RMN) à des bases de données afin d’améliorer les performances du spectromètre à 60 MHz compact et transportable (voir B). Cet instrument et les méthodes RMN ainsi que les bases de données ont été transférés et sont désormais opérationnels au LPS de Lyon.

Cette plateforme RMN miniaturisée a déjà permis grâce à un ingénieur-transfert[1] d’accéder à la pureté avec précision de diverses NSP comme la kétamine ici pure à 17 % dans un des nombreux échantillons saisis au quotidien par la police (voir B). Une technique qui a rapidement fait ses preuves au sein du service « Stupéfiants » du LPS, en complément d’autres méthodes d’analyse comme l’infrarouge, la chromatographie en phase gaz et la spectrométrie de masse.

Cette recherche financée par l’Agence Nationale de la Recherche a fait l’objet d’une communication orale lors du Workshop interdisciplinaire sur la sécurité globale 2024 (WISG), à Rennes, en mars dernier. Virginie Ladroue (voir A) du LPS a obtenu le prix du meilleur Speed poster à cette occasion.

 

[1] L’ingénieur-transfert est un intermédiaire entre l’univers de la recherche académique et celui de la Police ou des entreprises. Pour en savoir plus

© Sandrine Bouchet et Jonathan Farjon

Contact

Jonathan Farjon
Chercheur au laboratoire Chimie et interdisciplinarité : synthèse analyse modélisation (CNRS/Nantes Université)
Communication CNRS Chimie