Valoriser le dioxyde de carbone dans des composés à haute valeur ajoutée

Résultats scientifiques Chimie verte Vivant et santé Molécules

Dans un contexte de changement climatique, une équipe de l’Institut de chimie et biochimie moléculaires et supramoléculaires (CNRS/Université Claude-Bernard Lyon 1/Insa Lyon/ESCPE Lyon) propose une nouvelle manière de valoriser le dioxyde de carbone : la fabrication, en conditions vertes, de composés fluorés à haute valeur ajoutée, utilisés dans les industries pharmaceutique et agrochimique. Ces résultats sont publiés dans la revue Angewandte Chemie International Edition.

Le phénomène de réchauffement climatique est en étroite corrélation avec le taux très élevé des gaz à effet de serre dans notre atmosphère, et notamment du dioxyde de carbone (CO2) dont le taux n’a cessé de croître depuis la révolution industrielle pour dépasser récemment le taux de 400 ppm (partie par million). Un défi majeur consiste donc à réduire la libération de ces gaz dans l’atmosphère : dans le cas du dioxyde de carbone, son utilisation comme source de carbone peut être envisagée, à condition de trouver de nouvelles applications permettant sa valorisation industrielle. C’est ce que propose une équipe de l’Institut de chimie et biologie moléculaire et supramoléculaire (CNRS/Université Claude-Bernard Lyon 1/Insa Lyon/ESCPE Lyon).

Les chercheurs ont développé un nouveau concept associant l’utilisation directe du CO2 à l’insertion de fluor dans des composés organiques. Les produits fluorés suscitent en effet l’intérêt du monde industriel par leurs propriétés physico-chimiques (notamment un caractère hydrophobe marqué et une stabilité renforcée de la liaison entre atomes de carbone et de fluor) : actuellement, plus de 20 % des produits pharmaceutiques et 40 % des produits agrochimiques contiennent au moins un atome de fluor. Grâce au procédé développé1 , des produits à très haute valeur ajoutée peuvent ainsi être obtenus, et ce en conditions douces, à pression atmosphérique de CO2 et température ambiante. Une alternative verte pour la synthèse de composés d’intérêt qui s’inscrit dans la démarche actuelle de la valorisation du CO2.

  • 1qui repose sur la deoxyfluorination directe du dioxyde de carbone
© Anis Tlili

Référence

Killian Onida et Anis Tlili
Direct Synthesis of Carbamoyl Fluoride through Unprecedented Deoxyfluorination of CO2
Angewandte Chemie International EditionJuillet 2019
DOI : 10.1002/anie.201907354

Contact

Anis Tlili
Chercheur à l'Institut de chimie et biochimie moléculaires et supramoléculaires (CNRS/Université Claude-Bernard Lyon 1)
Stéphanie Younès
Responsable Communication - Institut de chimie du CNRS
Christophe Cartier dit Moulin
Chercheur à l'Institut parisien de chimie moléculaire & Chargé de mission pour la communication scientifique de l'INC
Sophie Félix
Chargée de communication